Salaisons du mâconnais prend le virage des économies d'énergie

En engageant la certification ISO 50001 pour le management énergétique, Salaisons du mâconnais a identifié des gisements d’économies d’énergie et renforcé sa compétitivité.

Les économies d'énergie sont un enjeu pour les entreprises de l'agroalimentaire

Les économies d’énergie constituent un enjeu de compétitivité pour les entreprises de l’agroalimentaire. Salaisons du mâconnais à Pierreclos (Saône-et-Loire) a pris le sujet à bras le corps en engageant un processus de certification ISO 50001 pour le management énergétique.

L’entreprise de 120 salariés pilotée depuis quatre générations par la famille Fouilloux s’est assigné un objectif ambitieux : réduire de 15,5% sa consommation de gaz et d’électricité sur trois ans. Cette stratégie s’inscrit dans une politique globale d’excellence, à l’instar du virage pris par la PME bourguignonneil y a quelques années dans le haut de gamme avec la production de saucissons estampillés Label rouge.

La certification ISO 50001 obtenue en juin 2018 a prolongé chez ce  fournisseur de la grande distribution, un investissement dans le pilotage de sa maintenance. « Le déploiement d’une gestion de la maintenance assistée par ordinateur (GMAO) allait de pair avec la mise en place d’un management énergétique », livre Alexandre Da Costa, responsable énergie/GMAO. Recruté pour déployer la GMAO, le jeune agent de maitrise s’est rapidement vu confier la mise en œuvre de la certification ISO 50001, puis le pilotage de l’équipe « énergie » associant les responsables maintenance et qualité.

Une Cartographie énergétique de l’usine

Concrètement, le processus a débuté par une cartographie énergétique de l’usine en partenariat avec EDF Entreprises qui a accompagné l’entreprise agroalimentaire tout au long de la démarche.  La cartographie a montré le poids énergétique du séchage-étuvage de 5000 tonnes de charcuterie crue par an. La production de froid nécessaire à ces opérations représente plus de la moitié de la consommation annuelle de 9,3 gigawattheures devant les procédés (30%), la production d’eau chaude et de chauffage (11%), l’air comprimé (2%) et les autres usages (7%).
En déterminant mieux les parts de consommation de chaque équipement, l’entreprise a pu établir un premier rapport d’économies d’énergie.

« La sensibilisation des personnels à certains gestes simples a permis d’influer sur la courbe des consommations, tout comme certains réglages des procédés comme la mise en place d’électrovannes », livre le responsable énergie/GMAO.  Le récent durcissement de la règlementation sur les gaz frigorigènes – des gaz à effet de serre – a convaincu Salaisons du mâconnais d’aller encore plus loin.

L’entreprise a confié au spécialiste du froid industriel Clauger la construction d’un projet sur-mesure pour réduire ses besoins en gaz. « Le remplacement de condenseurs à air par des condenseurs à eau, nous a permis d’abaisser la charge globale du site en gaz frigorifique de 30%. Leur taille est en effet bien moins importante et ils peuvent être positionnés à proximité des groupes frigorifiques. Cette optimisation nous donne un temps d’avance pour étudier un système centralisé de production de froid », détaille Alexandre Da Costa. Innovation supplémentaire, Salaisons du mâconnais a couplé cette transformation à la mise en place d’un réseau de chaleur. Objectif, récupérer les calories perdues dans les échangeurs à plaques des nouveaux condenseurs.

Gains financiers

L’entreprise a fait ses calculs : La récupération de cette énergie fatale couvre deux fois la consommation en chauffage et eau chaude sanitaire du site ! Par ailleurs, sur le plan financier, l’investissement global de 1,4 million d’euros dans le projet a été couvert à 85% par la vente de certificats d’économie d’énergie.
Enfin, l’entreprise a bénéficié d’une prime de 40.000 euros dans le cadre du Programme PRO-SMEn.

Désormais en ordre de marche sur le plan du management énergétique, une des priorités de la démarche usine du futur, Salaisons du mâconnais identifie d’ores et déjà des potentiels d’économie. « Nous allons maintenant réfléchir à la manière d’utiliser le surplus de calorie collecté par notre réseau de chaleur », livre le responsable GMAO/énergie. La société prévoit également d’inclure des clauses d’économie d’énergie dans ses achats d’équipements et prépare le virage dans l’éclairage led.

février 2019